Rêver : Un Droit, Un Défi

Autres articles
Rêver, ce n’est pas seulement dormir et voir des images dans sa tête. C’est aussi imaginer, créer, inventer, espérer, s’émerveiller. Rêver, c’est une façon d’être au monde, de le voir autrement, de le transformer. Rêver, c’est une source de vie, de joie, de liberté. Pour les enfants, rêver est une activité essentielle, qui contribue à leur développement cognitif, affectif et social.
Ma mère m’a toujours fait comprendre qu’il était important de rêver et que c’était la clé pour que je puisse développer ma créativité. J’ai été de ces enfants qui ont eu la chance de rêver, et même de voir le père Noël dans le ciel (j’y croyais vraiment figurez-vous). Et aujourd’hui je suis la personne la plus créative de mon entourage. Je fais rêver au travers de mes écrits, de mes dessins, de mes différentes créations de scrapbooking et j’excelle aussi à l’école. Mais ils sont en nombre les enfants qui se savent pas rêver dans mon pays. Ils sont nombreux ceux qui n’ont jamais eu la chance de rêver être un super héros ou une princesse dans un monde fantastique.
Pourquoi rêver est-il si difficile pour les enfants ivoiriens ? Et comment les encourager à rêver davantage, malgré les obstacles et les réticences ?
Rêver face aux réalités difficiles

Les enfants ivoiriens sont confrontés à de nombreuses réalités difficiles, qui entravent leur capacité à rêver. La pauvreté, la violence, les conflits, les maladies, les discriminations, les violations des droits de l’enfant, sont autant de facteurs qui limitent leur imagination et leur créativité.
Selon l’UNICEF, environ 59% des enfants ivoiriens vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui signifie qu’ils n’ont pas accès aux besoins de base, comme l’alimentation, l’eau potable, l’hygiène, la santé, l’éducation, etc. Ces conditions de vie précaires affectent leur bien-être physique, mental et émotionnel, et réduisent leur espace de rêverie.
La Côte d’Ivoire a également connu des périodes de crise politique et sécuritaire, qui ont eu des conséquences dramatiques sur les enfants. Les enfants ont été les premières victimes de ces conflits, qui ont entraîné des violations graves de leurs droits. Ces traumatismes ont laissé des traces profondes dans leur psychisme, et ont altéré leur capacité à rêver. Mais aussi le pays est confronté à des maladies infectieuses, comme le paludisme, la tuberculose, le VIH/sida qui sont responsables d’une forte mortalité infantile.
Rêver malgré le scepticisme des parents

Les enfants ivoiriens sont confrontés à un autre obstacle pour rêver : le scepticisme des parents. En effet, dans la culture africaine, les rêves sont souvent considérés comme des signes prémonitoires, des messages divins, des avertissements, des malédictions, etc. Les parents accordent une grande importance à l’interprétation des rêves, et cherchent à en déchiffrer la signification, souvent avec l’aide de personnes ressources, comme les marabouts, les féticheurs, les guérisseurs, etc.
Cette vision des rêves est parfois source d’angoisse, de confusion, pour les enfants qui ne savent pas comment gérer leurs émotions, qui s’expriment dans leurs rêves. Les parents ont tendance à négliger, et à critiquer, les rêves des enfants, qu’ils jugent inutiles, irréalistes, etc. Ils leur demandent de se réveiller, de se concentrer sur la réalité, de travailler, de se comporter, de respecter les traditions, etc.
Cette attitude des parents est dommageable pour les enfants, car elle les empêche de développer leur imagination, leur créativité, leur intelligence, leur personnalité, leur identité, leur socialisation, leur épanouissement. Les parents devraient au contraire encourager les enfants à rêver, à exprimer leurs rêves, à les partager, à les comprendre, à les réaliser, à les vivre.
Comment encourager les enfants à rêver davantage en Côte d’Ivoire ?
Rêver est souvent un luxe, un défi. Comment encourager les enfants à rêver davantage, malgré les obstacles et les réticences ?
Il existe plusieurs moyens pour favoriser la rêverie chez les enfants, comme :
– Améliorer les conditions de vie des enfants, en luttant contre la pauvreté, la violence, les conflits, les maladies, les discriminations, les violations des droits de l’enfant, etc. Ces facteurs nuisent à la santé, à l’éducation, à la sécurité, à la dignité, à la liberté, à la joie, à la rêverie des enfants. Il faut donc les protéger, les soigner, les scolariser, les respecter, les valoriser, les émanciper, les rendre heureux.
– Respecter leur rythme de sommeil, qui est propice aux rêves. Veiller à ce qu’ils dorment suffisamment, dans un environnement calme, confortable et sécurisant.
– Laisser des moments de liberté, de calme, de silence, de solitude, où les enfants peuvent se détendre, se relaxer, se ressourcer, s’ennuyer, se perdre dans leurs pensées, sans être interrompus.
– Valoriser leur imagination, leur créativité, leur originalité, leur curiosité, leur sensibilité, leur intuition, leur spontanéité, leur humour, leur poésie, etc. Les encourager à exprimer leurs idées, leurs émotions, leurs envies, leurs rêves, à travers des mots, des dessins, des jeux, des histoires, des chansons, des spectacles, etc.
– Les exposer à des sources d’inspiration, comme des livres, des films, des musiques, des arts, des paysages, des voyages, des cultures, des rencontres, etc. Les faire rêver avec des contes, des légendes, des mythes, des fables, des héros, des personnages merveilleux, etc.
– Les écouter, les questionner, les dialoguer, les comprendre, les soutenir, les aimer, etc. Les aider à donner du sens à leurs rêves, à les interpréter, à les réaliser, à les vivre.
En conclusion, rêver est une activité essentielle pour les enfants, qui contribue à leur développement cognitif, affectif et social. Il est donc important de les encourager à rêver davantage, malgré les obstacles et les réticences.
Rêver, c’est grandir, c’est vivre, c’est être !
Rêver est un DROIT pour chaque enfant.