La sage Maïmouna, maman des bébés prématurés

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L’engagement de la sage-femme, major de l’unité de soin mère kangourou du CHR de Korhogo
Quand elle perdait son unique enfant âgée de 12 ans, la sage-femme Coulibaly Zatia Maimouna ne s’attendait pas à devenir mère d’une multitude.
Je l’ai rencontrée au CHR de Korhogo, au sein de l’unité de soins mère kangourou qui fait parti des 12 unités fonctionnelles dans lesquelles 3888 bébés prématurés ou de faible poids de naissance ont survécu grâce au contact peau à peau.
Âgée de 41 ans, elle est l’avant dernière d’une fratrie de cinq enfants. Elle dirige avec amour et dévotion cette unité depuis maintenant sept ans. Sa détermination et sa résilience en disent long sur elle.
Chaque jour, elle s’engage pour un combat pour la survie des enfants car elle sait à quel point cela peut être déchirant de perdre un enfant qu’on a porté.
Le parcours d’une championne

Son parcours secondaire a été un peu difficile. après un échec au BEPC, Maïmouna a supplié sa mère de lui donner une seconde chance. Chose faite, elle a fait son bonhomme de chemin jusqu’à obtenir le BAC. Elle a par la suite opté pour une formation à l’INFAS et depuis 2009, elle exerce au CHR de korhogo.
Du service d’accouchement à l’unité SMK (Soins Mère Kangourou), la major Maïmouna allie amour maternel et dévouement personnel pour soigner, réanimer et offrir de l’espoir aux bébés prématurés. Son histoire personnelle est une source d’inspiration et de détermination. En tant que mère, elle a vécu le traumatisme de perdre son enfant à cause des problèmes de santé non détectés à la naissance. Depuis lors, elle s’est jurée de ne plus laisser un bébé périr. Et durant notre échange, l’un de ses propos m’a le plus marqué :

« C’est mon combat pour que tous les enfants puissent avoir la vie sauve ! ». Son engagement se reflète dans cette petite phrase, moteur de son engagement.
La méthode mère kangourou, une sûre amie de la vie

La méthode mère kangourou consiste à garder le bébé contre la peau de sa mère pour lui apporter chaleur et amour. C’ est une véritable amie de la vie. La major Maïmouna en témoigne à travers l’histoire d’une petite fille prématurée qu’elle a aidé à survivre grâce à cette méthode et aux conseils avisés. Aujourd’hui âgée de 2 ans, cette petite fille est pleine d’énergie et sa mère n’hésite pas à venir les saluer régulièrement au CHR.
En tant que jeune blogueur de UNICEF Côte d’Ivoire, j’ai eu cette chance de visiter l’unité de soins mère kangourou (SMK), une initiative de UNICEF Côte d’Ivoire soutenue par le Fonds Français Muskoka.
Ma visite dans ce centre restera une expérience unique car je suis passé par toutes les émotions. Ici, c’est presque le quotidien de ces sages-femmes d’accueillir des bébés qui présentent dès la naissance des pathologies, une détresse respiratoire, une souffrance cérébrale, de faibles poids de naissance ou encore des naissances prématurées.
Quand vous voyez ces petits cœurs prématurés battre, liés qu’à des fils dans une couveuse, vous vous rendez compte de la chance que vous avez eu à votre naissance et de combien est-ce que la vie est précieuse.

Les centres de soins mère kangourou sont un véritable symbole d’espoir pour les bébés prématurés et leurs familles, et la major Maïmouna en est une véritable championne à Korhogo.