MARC, pasteur de la vaccination (L’implication de l’infirmier major dans la vaccination des enfants de Tioroniaradougou)

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Je suis Soro Largaton Fortuné, et si aujourd’hui je suis en parfaite santé, c’est bien parce j’ai reçu toutes les doses de vaccins quand j’étais enfant. De la poliomyélite à la rougeole en passant par la fièvre jaune, mes parents m’ont donné l’essentiel pour que je bénéficie d’un excellent départ dans la vie.
Cependant, les véritables super-héros sont les agents de santé. Chaque jour, ils s’investissent pour mettre fin aux maladies évitables. De passage à Tioroniaradougou, une zone située à 14 km de korhogo, au Nord de la Côte d’Ivoire, j’ai rencontré l’un d’entre eux, Adou Marc. Infirmier major du dispensaire de la localité de Tioroniaradougou, il est pour moi un réel super héros de la vaccination infantile.

Adou Marc, 28 ans, estinfirmier depuis 4 ans et membre d’une famille de huit (8) enfants. Après sa licence en sciences économiques, il lui fallait absolument trouver un emploi car issu d’une famille modeste. La solution a été de présenter le concours d’infirmier d’Etat qu’il a réussi brillamment. Ce poste à Tioroniaradougou est son tout premier.
À la fois généraliste et infirmier, il s’évertue chaque jour à faire des stratégies avancées. Dans les campements et villages, il part avec les antigènes pourvacciner les enfants. Il leur évite tout le trajet et garantit que tous les enfants sont vaccinés jusqu’au dernier kilomètre.

Autrefois, Marc disposait d’une moto qui ne lui facilitait pas la tâche. Elle était défectueuse. Il rencontrait des pannes à chaque distance qu’il parcourait ; ce qui rendait ses visites aux populations extrêmement pénibles. Cela affectait les résultats en termes de PEV (Programme élargi de vaccination).
Marc n’arrivait pas à effectuer convenablement les stratégies avancées qui consistent à suivre l’état médical des populations, à leur rappeler les rendez-vous médicaux et leur apporter l’appui nécessaire pour garantir leur santé. Cette assistance de proximité a été difficilement possible avec la moto défectueuse de Marc.
Grâce à l’UNICEF, une ère nouvelle souffle pour monsieur Adou. Avec sa nouvelle moto offerte par l’organisation, les résultats des stratégies avancées sont tangibles. Dorénavant, il parcourt sans crainte plus de 50 kilomètres les mercredis et les samedis de chaque semaine pour sensibiliser et vacciner les enfants.
« Aujourd’hui , grâce à l’UNICEF, nos résultats concernant nos stratégies avancées en plus des consultations au sein du dispensaire ont explosé car nous sommes à environ 40 enfants vaccinés par mois pour des vaccins tant épidémiologiques qu’endémiques.
Pour lui, vacciner la population est un sacerdoce.

Natif d’Abidjan et titulaire d’une licence en sciences économiques, il est arrivé à ce métier par la force des choses. Ses parents si modestes ne pouvaient plus financer ses études. Il s’est donc résolu à passer le concours d’infirmier et diplôme d’état. Aujourd’hui, il est fier de lui. Il gagne sa pitance décemment et contribue au bien être des communautés.
Il a appris la langue locale, le senoufo, pour mieux véhiculer son message et promouvoir la vaccination. N’est-ce pas cela les caractéristiques d’un champion ?