LES VOIX DE L'ALLAITEMENT MATERNEL : TEMOIGNAGES POIGNANTS DE MERES EN COTE D'IVOIRE

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L'allaitement maternel est un sujet qui concerne la santé et le bien-être des mères et des enfants. Il est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme le mode d’alimentation optimal pour les nourrissons. Cependant, il n’est pas toujours facile à pratiquer, ni bien accepté par la société. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir l’expérience de quatre mères ivoiriennes qui ont choisi d’allaiter leur enfant exclusivement ou partiellement au lait maternel. Elles nous racontent comment elles vivent cette relation privilégiée avec leur enfant, comment elles bénéficient du soutien de leur époux, et comment elles font face aux difficultés ou aux contraintes qu’elles rencontrent. Elles nous font part aussi des avantages et des inconvénients de l’allaitement maternel, en comparant leur situation avec celle d’autres mères dans le monde. Nous vous invitons à lire leurs témoignages, qui illustrent la diversité et la richesse de l’allaitement maternel en Côte d’Ivoire.
Un regard intime sur l'allaitement maternel

L'allaitement maternel est un choix personnel et intime qui implique de nombreux facteurs. Pour certaines mères, c'est une évidence, pour d'autres, c'est un défi. Aicha Sangaré, 29 ans, est mère de cinq enfants et habite au quartier Banco à Bouaké, en Côte d'Ivoire. Elle a accepté de partager son expérience de l'allaitement maternel exclusif pour son dernier-né, qui a aujourd'hui un an et trois mois. Elle nous raconte comment elle vit cette relation privilégiée avec son enfant, qui refuse de manger autre chose que son lait, et comment elle bénéficie du soutien de son époux. "C'est mon cinquième enfant et c'est la seule qui ait refusé de manger quoi que ce soit", dit-elle. "J'ai également le soutien de mon époux, et faut dire qu'à chaque fois, cela me permet de me rapprocher de mes enfants, je les sens mieux proches de moi et eux aussi", ajoute-t-elle. Elle nous confie aussi les difficultés qu'elle rencontre, comme les nuits blanches, qu'elle considère comme une occasion de plus de se rapprocher de son enfant et de mieux la connaître. "Il n'y a pas de grandes difficultés de mon côté, à part des nuits blanches, des nuits qui me permettent une fois de plus d'être plus proche de mon enfant et de mieux la connaître", explique-t-elle.
Défis et les joies de l'allaitement maternel
Dans le même quartier un peu plus loin, Koné Mariam, 32 ans, est mère de six enfants, nous raconte également son expérience. Elle a réussi à allaiter son enfant exclusivement au lait maternel pendant six mois, comme le recommande l'OMS. Elle nous explique comment elle arrive à savoir à quel moment son enfant a besoin d'elle, et comment elle lui donne à allaiter chaque matin et à la demande. "Je lui donne à allaiter chaque matin après son bain, et souvent quand elle se met à pleurer, parce que son cri de faim n'est pas pareil aux autres cris", dit-elle en souriant. Elle nous confie aussi le plaisir qu'elle a pris à relever ce challenge, et le soutien qu'elle a reçu de son époux. "Pour moi, c'était un véritable challenge et un plaisir d'avoir offert ce qu'il y a de mieux pour mon enfant. Et aussi, son papa a été d'un véritable soutien", témoigne-t-elle. Son expérience montre qu'elle connaît bien les besoins et les signaux de son enfant, et qu'elle lui offre une alimentation adaptée et un lien affectif fort. Elle affirme que c'est à l'âge de deux ans qu'elle sèvre ses enfants, ce qui correspond à la durée maximale conseillée par l'OMS pour l'allaitement maternel. "C'est à deux ans que je le fais", précise-t-elle.
Persévérance et détermination

A côté de Mariam, réside Koné Aichata, 26 ans, est mère d'un enfant de cinq mois qui a choisi d'allaiter son enfant exclusivement au lait maternel depuis sa naissance, et elle nous fait part de son expérience. Elle nous explique comment l'allaitement maternel lui a permis de se rapprocher de son enfant et de contribuer à sa croissance. "Je n'ai jamais rien ajouté à cette pratique depuis sa naissance", affirme-t-elle. Elle nous dit aussi qu'elle a appris l'importance de l'allaitement maternel grâce à une sage-femme, qui l'a conseillée et accompagnée. "J'ai su qu'il est important d'allaiter exclusivement son enfant au lait maternel grâce à une sage-femme, depuis mon premier enfant, et j'ai bien vu les avantages", confie-t-elle. Elle nous confie également les difficultés qu'elle rencontre, comme le manque de sommeil, qu'elle accepte pour le bien de son enfant. "Les difficultés résident dans le fait que nous manquons de sommeil toutes les deux, parce que je peux passer des nuits à lui donner à manger", explique-t-elle. Elle prévoit de sevrer son enfant à un an et un mois, ce qui est proche de la durée minimale conseillée par l'OMS pour l'allaitement maternel. "C'est à un an et un mois que je le fais", précise-t-elle.
A travers les difficultés de l'allaitement maternel

Traoré Abibata, qui réside près du chef de quartier est ménagère et mère d'un enfant de six mois, a des difficultés à allaiter son enfant exclusivement au lait maternel, et lui donne de la bouillie en complément. Elle nous fait part de son expérience, qui est différente de celles des précédentes femmes. Elle nous explique pourquoi elle n'a pas pu allaiter son enfant comme elle le souhaitait, et comment elle lui assure une alimentation suffisante. "Je n'arrive pas à produire assez de lait pour lui donner, c'est mon troisième enfant et cette fois-ci, c'est un peu plus compliqué, et lui aussi il refuse souvent", déclare-t-elle. Elle nous dit aussi qu'elle considère l'allaitement maternel comme important, et qu'elle a le soutien de son mari. "Pour moi, c'est important, mais je n'ai pas pu le faire. Mon mari et moi, nous essayons d'offrir ce qu'il y a de mieux pour l'enfant", confie-t-elle. Son expérience montre qu'elle fait face à des difficultés ou des contraintes qui l'empêchent d'allaiter son enfant exclusivement au lait maternel, mais qu'elle ne renonce pas à lui donner le meilleur.
Pour conclure, les quatre mères ivoiriennes que nous avons interrogées nous ont fait part de la complexité et de la diversité de leurs vécus autour de l’allaitement maternel. Leurs récits nous ont permis de saisir à la fois les obstacles qu’elles ont dû surmonter, mais aussi les instants de complicité intense avec leurs enfants, renforcés par l’amour et le soutien de leurs partenaires. L’allaitement maternel, que l’OMS et l’Unicef préconisent comme l’alimentation idéale pour les nourrissons, dépasse largement le cadre d’une simple pratique nutritionnelle. C’est un lien d’attachement unique entre une mère et son enfant, un moment de proximité et de partage qui favorise le bien-être physique et émotionnel de la famille. Chaque témoignage met en évidence le rôle crucial du soutien familial et communautaire dans le parcours d’allaitement. Que ce soit les nuits sans sommeil vécues avec tendresse, les recommandations judicieuses des sage-femmes, ou l’accompagnement infaillible des conjoints, ces facteurs sont déterminants pour la réussite de cette pratique. Malgré les difficultés rencontrées, ces mères ont fait preuve d’une volonté remarquable à offrir le meilleur à leurs enfants. C’est d’ailleurs ces raisons qui motivent l’Unicef, en Côte d'Ivoire, à travers le financement du Canada, à sensibiliser les mères sur l’allaitement exclusif durant les six premiers mois de l’enfant. Ces récits illustrent la résilience, l’amour sans limite et l’aspiration constante qu'on ces mères à satisfaire les besoins de leurs petits, même quand les conditions sont difficiles.