Éducation
January 9, 2024
CAMARA Natou

L’école ivoirienne, une véritable tristesse ?

Koudoussou, un enfant de huit (08) ans inscrit en classe CE2 à l’école EPP Bouna centre, dans la région du Bounkani, précisément à Bouna. Il ne sait ni lire, ni parler la langue française. Il avance dans une constipation intellectuelle. Ses parents, conscients de ses carences linguistiques, ont décidé de les faire surveiller par un enseignant (maître de maison) à domicile.

Il est important de noter que dès ses débuts à l’école, le petit garçon de huit (08) ans a été mal initié, rendant sa remise à niveau difficile. Il peine à se remettre. Et, l’enseignant à domicile le considère comme un fardeau, car le savoir que l’enfant tentait d’acquérir a été compromis depuis le début.

Koudoussou n’a même pas une maîtrise de base de l’alphabet, ce qui complique son apprentissage de la lecture.En plus de ses lacunes, il ne sait pas dissocier les consonnes des voyelles et est incapable de jouer avec les syllabes. C’est douloureux de voir un enfant balbutier face aux conséquences des adultes, car il est vulnérable et mérite une éducation adéquate et appropriéeKoudoussou a fréquenté la maternelle, communément appelée jardin d’enfants, dans une école privée, nommée EPP Catholique sis à Bouna.

Il a également suivi les classes de CP1, CP2, et CE1 dans la même école. Les parents ont constaté que leur enfant ne progresse pas et l’ont transféré dans une autre école où il fait désormais le CE2. Cependant, son enseignant est souvent absent, expliquant le manque d’engagement du jeune Koudoussou (Source : Camara Natou, la petite tante du petit Koudoussou).Un autre problème caché réside dans l’incompétence des enseignants, ce qui conduit à la dépréciation constante de l’éducation. Les enfants avancent sans acquérir de connaissances, c’est-à-dire qu’ils n’ont rien dans la tête.

Le 1er février 2021, une nouvelle suscite le mécontentement des Ivoiriens : la Côte d’Ivoire est classée avant-dernière dans le système éducatif en Afrique francophone. Bien que triste et honteuse, cette annonce provoque des réactions contradictoires parmi la population. Pour certains, cela s’est fait ressentir comme une bonne douche froide. Pour d’autres l’expression faciale devant cette nouvelle était quasiment unanime ; un lever des yeux au ciel et ce petit geste d’agacement de la bouche comme pour dire dans notre jargon « Hum, je savais oh ». (Bukasa Daniel)



Jean Bédard, grande figure de la philosophie québécoise, nous rappelle que « Pour évaluer un système d’éducation, il suffit de vérifier si plus d’années de scolarisation produisent plus de conscience sociale, politique et de compassion pour les plus pauvres. »

Face à cette pensée une question préoccupe mon âme et mon esprit: Quel avenir est réservé pour ces enfants qui agonisent par manque d’éducation et qui de gré ou de force se devront de porter l’étendard de la Côte d’Ivoire demain ?

Notons que plusieurs autres enfants sont dans la même situation que Koudoussou. Alors, Il est temps de mettre fin à ce fléau dans le Nord-est de la Côte d’Ivoire et dans tout le pays. Car, l’éducation est cruciale pour le développement des individus et de la société. Il est important d’ailleurs que les autorités et la communauté travaillent ensemble pour améliorer le système éducatif et offrir des opportunités équitables à tous les enfants, afin de garantir un avenir meilleur pour eux et pour le pays. Aussi, les lacunes en alphabétisation et l’absence d’enseignants réguliers sont des problèmes sérieux qui nécessitent une attention urgente des autorités éducatives et de la communauté. L’amélioration du système éducatif et le soutien aux enseignants sont essentiels pour garantir un enseignement de qualité et offrir à tous les enfants la possibilité de développer pleinement leur potentiel.

À savoir

Le récit partagé sur Koudoussou et d’autres problèmes dans le système éducatif ivoirien soulève des préoccupations sérieuses. Il met en lumière des lacunes telles que le manque d’alphabétisation, l’absence d’enseignants réguliers et des défis dans la qualité de l’éducation. Ces aspects peuvent contribuer à une expérience éducative difficile pour de nombreux enfants en Côte d’Ivoire. Cependant, il est important de noter que ces défis ne représentent pas nécessairement l’ensemble de l’éducation ivoirienne, et des efforts peuvent être déployés pour améliorer la situation.Unissons nos forces pour éradiquer ce mal qui met en péril l’éducation ivoirienne.