Le Paludisme : Comprendre la Maladie et les Moyens de Prévention

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Le paludisme, ou malaria, est une maladie infectieuse causée par des parasites du genre Plasmodium, transmis à l’humain par les piqûres de moustiques infectés, principalement du type Anophèles. Le paludisme demeure l’une des principales causes de mortalité dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne, où les enfants et les femmes enceintes sont les plus vulnérables.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2022, environ 247 millions de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde, avec près de 619 000 décès. L’Afrique subsaharienne supporte une grande part de ce fardeau, représentant environ 95 % des cas de paludisme et 96 % des décès. Parmi ces décès, 80 % concernent des enfants de moins de cinq ans. Ces statistiques montrent l’urgence de renforcer les stratégies de lutte contre cette maladie.

Comment se propage le paludisme ?
Le parasite Plasmodium est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique femelle infecté. Une fois dans l’organisme, le parasite se multiplie dans le foie avant d’envahir les globules rouges, provoquant des symptômes tels que fièvre, frissons, maux de tête, douleurs musculaires et, dans les cas graves, des complications potentiellement mortelles comme l’anémie sévère et les défaillances d’organes.
Moyens de prévention adéquats
Pour réduire la propagation du paludisme, plusieurs mesures de prévention ont été mises en place. Ces stratégies se concentrent principalement sur la lutte contre les moustiques vecteurs et la protection individuelle.
Moustiquaires imprégnées d’insecticide
Les moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) sont l’une des méthodes les plus efficaces pour protéger les personnes, surtout les enfants, contre les piqûres de moustiques pendant la nuit. L’UNICEF et ses partenaires recommandent l’utilisation universelle de ces moustiquaires dans les zones endémiques. Selon l’UNICEF, l’utilisation de moustiquaires a permis de réduire de 40 % le nombre de cas de paludisme dans certaines régions d’Afrique.
Pulvérisation intra-domiciliaire (PID)
La pulvérisation d’insecticides à l’intérieur des habitations constitue une autre méthode efficace pour réduire la population de moustiques. Cette technique consiste à appliquer un insecticide résiduel sur les murs et les surfaces des habitations, là où les moustiques se posent après avoir piqué.
Prophylaxie médicamenteuse
La prise de médicaments antipaludiques préventifs est recommandée pour certaines catégories de personnes à haut risque, comme les femmes enceintes et les enfants dans les régions fortement endémiques. Les traitements antipaludiques permettent d’éliminer les parasites dans le corps avant qu’ils ne causent la maladie.
Diagnostic et traitement rapide
Le diagnostic précoce et le traitement immédiat du paludisme sont essentiels pour prévenir les complications graves et réduire la transmission. L’accès aux tests de diagnostic rapide (TDR) permet de détecter rapidement l’infection, et l’administration rapide de médicaments à base d’artémisinine, recommandée par l’OMS, a permis de diminuer le taux de mortalité.
Vaccination
Une avancée majeure dans la lutte contre le paludisme a été l’introduction du vaccin antipaludique RTS,S/AS01. Ce vaccin a montré une efficacité modérée chez les enfants et est actuellement déployé dans plusieurs pays d’Afrique. Bien qu’il ne soit pas encore une solution universelle, il représente un progrès important dans la protection des enfants contre le paludisme.
Assainissement et gestion environnementale
La gestion des environnements où les moustiques prolifèrent joue un rôle crucial dans la prévention. Les campagnes de sensibilisation encouragent l’élimination des points d’eau stagnante, qui sont des lieux de reproduction des moustiques, ainsi que l’assainissement des habitats.

Les chiffres de l’UNICEF
Selon l’UNICEF, environ 29 % des décès d’enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne sont liés au paludisme. En 2023, l’organisation a rapporté que près de 45 millions de cas pédiatriques de paludisme ont été recensés dans cette région. Le paludisme reste également une cause majeure de pauvreté et d’absentéisme scolaire, limitant ainsi les opportunités de développement socio-économique.
En Côte d’Ivoire, le paludisme est responsable de plus de 30 % des consultations médicales et reste l’une des principales causes de mortalité infantile dans le pays, avec un taux de prévalence de près de 40 % dans certaines régions rurales.
Les actions de l’UNICEF pour lutter contre le paludisme
L’UNICEF est un acteur clé dans la lutte contre le paludisme, particulièrement en Afrique subsaharienne. Ses actions s’articulent autour de plusieurs axes essentiels :
Distribution massive de moustiquaires
L’UNICEF mène des campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide dans les communautés vulnérables, en ciblant principalement les enfants et les femmes enceintes. Ces moustiquaires sont souvent distribuées gratuitement lors de campagnes nationales de santé.
Soutien aux systèmes de santé
L’UNICEF soutient les systèmes de santé des pays endémiques en facilitant l’accès aux tests de diagnostic rapide et aux traitements à base d’artémisinine. L’organisation renforce également les capacités du personnel de santé pour un diagnostic et un traitement appropriés du paludisme.
Vaccination et sensibilisation
L’UNICEF joue un rôle crucial dans la promotion et la mise en œuvre du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 dans les zones pilotes en Afrique. En parallèle, des campagnes de sensibilisation sont organisées pour éduquer les communautés sur les bonnes pratiques de prévention et encourager le recours aux services de santé.

Partenariat avec d’autres organisations
En partenariat avec l’OMS, Roll Back Malaria, et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’UNICEF œuvre à renforcer les efforts mondiaux de lutte contre le paludisme, en assurant une coordination efficace des ressources et en promouvant la recherche pour de nouveaux outils de prévention et de traitement.
Le paludisme reste une menace majeure pour la santé publique, particulièrement en Afrique subsaharienne, où il affecte de manière disproportionnée les enfants et les femmes enceintes. Les mesures de prévention telles que l’utilisation de moustiquaires imprégnées, la pulvérisation intra-domiciliaire et l’introduction de vaccins jouent un rôle crucial dans la réduction du fardeau de cette maladie. L’UNICEF, à travers ses initiatives de distribution de moustiquaires, de soutien aux systèmes de santé et de sensibilisation, mène un combat acharné contre le paludisme. Grâce à ces efforts, des millions de vies ont été sauvées, et la lutte contre le paludisme continue de progresser, avec l’objectif ultime de l’éradication de la maladie.