Le cri des enfants de la granite

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Le travail des enfants dans la carrière de granite de Korhogo
Dans la région du poro ( korhogo ), en Côte d’Ivoire, la beauté des montagnes de granite cache une réalité sombre et préoccupante :le travail des enfants dans la carrière de granite de korhogo.
Âgés de seulement 7 à 17 ans , ceux-ci sont employés pour des tâches épuisantes et dangereuses telles que le découpage et souvent le transport des blocs de granite. Cette réalité bouleversante compromet gravement leur santé, leur éducation et leur avenir.
Afin de mieux comprendre cette situation préoccupante, nous avons recueilli des témoignages poignants de deux jeunes filles travailleuses Maïmouna et Aramatou. Leur voix , bien qu’elles soient silencieuses dans la carrière, résonnent ici pour nous rappeler l’urgence de cette question alarmante. Dans cet article, nous allons l’explorer et examiner les défis auxquels sont confrontés ces enfants, ainsi que les mesures nécessaires pour mettre fin à cette pratique dévastatrice.
La réalité déchirante du travail des enfants.La carrière de granite de Korhogo est un lieu de dur labeur où les enfants âgés de moins de 18 ans, sont employés pour extraire des pierres. Chaque matin, avant que le soleil n’illumine le ciel, de petits visages se réveillent pour se rendre dans ce lieu tout en sachant que la journée à venir ne sera pas comme celle des autres enfants.
Certaines personnes pensent que tous les enfants viennent sur ce lieu par manque de surveillance à la maison, alors que ces enfants sont destinées à devenir des ouvriers dans cette carrière. C’est vraiment dommage
Nous dit un lessiveur dans le cours d’eau qui se trouve sur le lieu. C’est leur vie réelle, une réalité qui vole leur enfance.
Les causes profondes de cette pratique
Le travail des enfants dans la carrière de granite à Korhogo est souvent enraciné dans des causes complexes et interdépendantes. Au cœur de cette problématique persistante se trouve la pauvreté endémique qui sévit au sein de nombreuses familles de la région. Face à des conditions économiques difficiles, les parents se voient souvent contraints de faire travailler leurs enfants dès un jeune âge pour contribuer au revenu familial et garantir la subsistance quotidienne . C’est le cas d’Aramatou, âgée de 17 ans, qui nous raconte d’une voix tremblante:

Je travaille ici depuis que je mon père nous a abandonnés avec notre mère. Chaque jour, je me lève tôt le matin pour casser ces blocs de granite car je suis payé en fonction de la tonne de granite que j’ai pu recueillir. Ma mère est très malade, je suis la seule à pouvoir gagner de l’argent afin de payer ses soins médicaux et subvenir aux dépenses de la famille. Ce n’est pas la vie que je rêvais d’avoir, mais les circonstances m’oblige à l’accepter.
Cependant, la pauvreté n’est pas le seul catalyseur de cette pratique regrettable. L’accès limité à l’éducation aggrave la situation. Les coûts associés à la scolarité, tels que les frais de scolarité, les uniformes et les fournitures, créent un fardeau financier insurmontable pour de nombreuses familles défavorisées. Cette réalité crée un cercle vicieux, où le manque d’éducation prive les enfants d’opportunités futures, les condamnant à demeurer dans la pauvreté et à perpétuer le cycle du travail des enfants. Cela se perçoit à travers les dits de Maïmouna, une fille âgée de 14 ans, qui nous confie ceci avec des larmes aux yeux :

J’ai toujours voulu aller à l’école, apprendre à lire et à écrire comme mes amis du quartier. Mais, mes parents disent qu’ils n’ont pas assez d’argent pour subvenir aux besoins de la famille et payer mes fournitures scolaires. Ils disent que l’école coûte trop cher et notre condition de vie ne leur permet pas de m’inscrire à l’école. Travailler ici est trop dur, fatiguant et parfois, j’ai peur que les blocs de granite ne tombent sur moi.
Aussi, le manque d’opportunités d’emploi pour les jeunes dans cette région joue également un rôle majeur. L’absence d’alternatives viables pousse les familles à considérer le travail des enfants comme une solution pragmatique pour faire face aux difficultés économiques. Une femme, travaillant dans ce lieu confirme, en disant ceci :
Moi, je travaille ici depuis longtemps. Je me suis débrouillé pour mettre mon premier fils à l’école. Aujourd’hui, il a fini ses études, mais il ne trouve pas de travail. Alors que mon âge m’empêche de travailler comme avant pour avoir de l’argent. S’il avait du travail, il pouvait m’aider à faire des extraits de naissance pour ces petits frères et sœurs afin qu’ils puissent aller à l’école.
A travers ces différents voix, nous entendons le cri silencieux qui résonne au cœur de korhogo. Ces enfants sont pris au piège dans le cycle de la pauvreté et de d’autres facteurs qui les empêche de réaliser leur rêves.
Les mesures nécessaires pour mettre fin à cette pratique dévastatrice

Pour remédier à cette situation, plusieurs solutions concrètes sont envisageables. L’UNICEF, fournit chaque année des kits scolaires aux enfants dans les régions défavorisées, pour contribuer et faciliter le retour des enfants à l’école, rompant ainsi le cercle du travail des enfants. Ces kits, comprenant des fournitures essentielles, sont cruciaux pour surmonter les barrières financières entravant l’accès à l’éducation.

Parallèlement, des organisations telles que U-Report qui existe dans chaque communauté, jouent un rôle majeur en organisant des journées de sensibilisation contre le travail des enfants. Ils organisent des journées U-Kits et des collectes de fonds, qui visent à soutenir les enfants défavorisés, brisant ainsi les chaînes de la pauvreté. Aussi,

L’AEJT-CI( Associations des Enfants et Jeunes Travailleurs de Côte d’Ivoire ) lutte contre le travail des enfants en redéfinissant des stratégies de mobilisation dans leur protection.

De même, la campagne No Name, soutenue par la fondation Sébastien Haller et l’UNICEF, œuvre pour garantir à chaque enfant un extrait de naissance, assurant ainsi une identité légale cruciale pour l’accès aux services de base. L’UNICEF et d’autres organisations (AEJT-CI), à travers Ses actions , démontrent un engagement réel pour que les droits fondamentaux des enfants soient respectés.

Ainsi, la lutte contre le travail des enfants à Korhogo requiert une approche collective, impliquant des organisations telles que l’Unicef, U-Report , AEJT-CI et des campagnes comme #NoName. Ces efforts combinés visent à créer un environnement propice à l’éducation et au bien-être des enfants, brisant les chaînes du travail des enfants et ouvrant la voie à un avenir meilleur.