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February 15, 2024
Seydou Doumbia

La vie difficile de Soro Ibrahim : Témoignage d'un enfant déscolarisé dans la ville de Korhogo (Côte d'Ivoire)

Bonjour cher blog. Quelle joie de vous retrouver une fois de plus pour partager une histoire avec. Aujourd'hui, nous raconterons l'histoire d'un Jeune garçon nommé Soro Ibrahim. Ibrahim est un jeune que nous avons croisé quelque part dans la belle cité du Poro à Korhogo. Il est jeune, affichant un magnifique sourire sur son visage d'ange en dépit de sa condition difficile. Concrètement, c'est un enfant comme plusieurs autres qui se promène chaque jour dans les rues de Korhogo pour chercher de quoi subsister (En mendiant). Bref, écoutons les mots de Ibrahim :

<<Bonjour, mon nom c'est Soro Ibrahim. J'ai 11 ans et je suis déscolarisé. Avant que mon père de décède en Avril 2022, j'étais un enfant comme tous les autres. Je m'amusais, je partais à l'école et j'étais heureux. Tout à basculé ce jour où il a été victime d'un accident de circulation. Mon père qui était à toutes les charges de la maison avec son maigre salaire de Virgile d'une école Primaire n'était désormais plus là. Quand il est décédé, j'étais pas aussi conscient de l'impact que cela aurait pu avoir sur ma vie (mon avenir) car encore innocent. Au fur et à mesure que le temps passe, je réalise ce que ça fait d'être orphelin aussi jeune. Ma mère qui n'a pas été à l'école est une femme ménagère qui ne gagne presque rien. Ainsi, nos conditions se dégradent de jour en jour au point où je suis contraint d'arrêter les cours pour aller chercher de quoi manger en mendiant chaque jour dans les rues de la ville. Le lieu que je fréquente le plus est devant le CHR de Korhogo où je demande de quoi manger aux inconnu. Si je suis là aujourd'hui, ce n'est pas par plaisir. Mais je suis contraint de faire celà. Oui je sais que je suis encore très jeune et plein d'avenir. “Mais comment construire son avenir lorsqu'on n'a rien dans le ventre ?”. >>

A cette phrase, j'avoue que j'ai eu quelques gouttes de larmes dans les yeux. Wahou. C'est fou à quel point la vie peut être différent dans d'autres endroits. Moi qui d'habitude, méprisait les parents de ces enfants qui les mettaient dans la rue. La réalité est souvent bien plus différentes de celle qu'on imagine. Vous n'imaginerez jamais à quel point j'ai eu mal en entendant de tels mots sortant de la bouche d'un si innocent être. Écoutons la suite de son histoire.

<<Je suis dans la rue depuis que j'ai arrêté les cours en classe de CE2. Je fais comme je peux mais c'est très difficile. Souvent, il y a des personnes qui sont accueillants envers nous et compatissent à notre sort. Par contre, d'autres sont violent envers nous, nous traitant de vagabond ou même de voleur souvent. Je me rappelle un jour quand j'ai approché un monsieur qui sortait de l'hôpital pour lui demander de l'argent. Tout ce que j'ai reçu, c'était une bonne paire de gifle et des insultes. Je ne lui en veux pas du tout. Mais j'accuse mes parents et Dieu qui m'ont mis dans cette situation>>.

Je lui explique que tout n'est pas perdu et qu'il y a encore une lueur d'espoir. Car “L'UNICEF Côte d’Ivoire a reçu un financement de l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) dans le but d'améliorer l'accès à l'enseignement secondaire de qualité et de garantir l'achèvement du premier cycle dans les régions de Poro (Korhogo), de Tchologo (Ferkessedougou) et de Bagoué (Boundiali). Cet important appui vise à soutenir les adolescents déscolarisés (garçons et filles) pour qu'ils aient accès à une formation technique et professionnelle de qualité menant à des opportunités d'emploi. L'accord de subvention entre les deux organisations a été signé le 6 avril 2022”. (UNICEF Côte d'Ivoire)