La Mendicité Enfantile dans les rues de Korhogo

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Au nord de la Côte d’Ivoire, notamment à Korhogo, une ville imprégnée de richesses culturelles et de traditions, la dure réalité de la mendicité enfantine se dessine au-delà de ses rues animées. En tant que témoin ayant grandi au cœur de Korhogo, ces scènes déchirantes étaient malheureusement une partie inévitable de mon quotidien. Chaque jour, en me rendant à l’école, mes pas croisaient ceux de ces enfants. Ils se levaient aux premières lueurs du jour, non pour apprendre, mais pour assurer leur survie, cherchant désespérément quelque chose à vivre. Ces jeunes âmes, loin des bancs de l’école, se retrouvent dans les rues, cherchant à combler leur estomac vide aux côtés de maîtres sans scrupules.

Ces enfants viennent de divers horizons de la sous-région, certains avec leurs parents à la quête d’un avenir meilleur, d’autres seuls, abandonnés et livrés à eux-mêmes. Il y a aussi des enfants réfugiés de guerre, venus du Burkina Faso, cherchant refuge dans les rues de Korhogo.
La mendicité enfantine à Korhogo s’entrelace de croyances culturelles, particulièrement concernant les nouveau-nés jumeaux. Ces croyances perpétuent la tradition de faire des enfants des instruments de mendicité, une pratique déshumanisante persistant malgré l’évolution des temps. Une autre facette sombre est la situation des enfants talibés, confiés à des ‘’maîtres’’ pour une éducation coranique, mais soumis à la mendicité. Ces enfants, contraints par des ‘’gourous’’ ou ‘’maîtres’’, sont piégés dans un cercle vicieux où la mendicité devient une condition de survie. Les conséquences de cette vie de mendicité sont tout aussi déchirantes. Les enfants sont exposés à des risques constants, allant des agressions physiques aux accidents de la rue. La vulnérabilité de ces jeunes âmes est exacerbée par des conditions de vie précaires, faisant de chaque journée une lutte pour la survie. Face à cette crise, des solutions émergent, portées par des organisations dédiées.

Cependant, dans cette toile complexe, des initiatives comme le lycée professionnel de Korhogo, soutenu par l’Unicef, offrent une lueur d’espoir. En offrant des formations aux enfants privés d’accès à l’éducation classique, ils tracent une voie vers un avenir prometteur, brisant le cycle de la mendicité. De plus, les U-reporters engagés de l’UNICEF se rendent souvent à la place de l’indépendance de Korhogo ( lors du CNUC3 ), rassemblant ces enfants vulnérables pour des échanges significatifs. Ces moments leur montrent qu’ils ne sont pas oubliés, qu’ils ont des soutiens, et offrent une plateforme pour partager leurs histoires et aspirations. Cette présence régulière représente un pas vers la reconstruction de la confiance et de l’espoir dans la vie de ces enfants trop souvent négligés.

Mais, ces initiatives ne suffisent pas à elles seules. Un appel doit être lancé aux multiples ONG, locales et internationales, pour se référencer à la ville de Korhogo et étendre leur action. L’aide humanitaire doit s’amplifier pour créer un filet de sécurité robuste, offrant à ces enfants une chance de s’épanouir, loin des dangers des rues. Ensemble, ces solutions tracent la voie vers un avenir plus prometteur pour les enfants de Korhogo, transformant leurs rêves d’une vie meilleure en une réalité tangible. C’est dans cette union des forces que réside l’espoir d’éradiquer la mendicité enfantine et de permettre à chaque enfant de Korhogo de vivre une vie digne et pleine de possibilités. La situation actuelle exige une action immédiate et concertée pour assurer un changement positif dans la vie de ces jeunes âmes vulnérables.
