Éducation
September 16, 2023
Largaton SORO

Korhogo : QUAND LES FEMMES S’ENGAGENT DANS LA COURSE A L’EQUITE. (Les filles dans la course à l’éradication des inégalités professionnelles à KORHOGO)

Dans la localité de Korhogo, ville située à quelques kilomètres de la capitale économique de la côte d’ivoire, ABIDJAN, plusieurs jeunes filles s’inscrivent dans les centres de formation professionnelle pour apprendre des métiers dits « masculins». En effet, force est de constater que la société nordiste primait selon les réalités, l’insertion professionnelle des hommes par rapport à celle des filles et par la même occasion attribuait des genres à certains métiers. Dans l’optique de briser ce genre de mentalité, plusieurs filles ont décidées pour faire valoir leurs compétences et exceller tout comme les hommes quelque soit leur classe sociale de se lancer dans ces métiers réservés aux hommes. C’est le cas de Raïssa et de Nawa, des élèves du Centre de formation professionnelle de Korhogo. Dans ce centre, à l’initiative de l’UNICEF et grâce à l’appui Financier de la KOICA, plusieurs jeunes filles apprennent des métiers comme la plomberie, la peinture, la maçonnerie, l’électricité, la mécanique…

LE DEFI DE RAÏSSA LA MECANO

Raïssa mécanicienne

En visite dans ce centre, j’ai rencontré Raïssa, âgé de 19 ans et élève en deuxième année de mécanique automobile. Silue Tcheregnimin Raïssa de son nom à l’état civil, est originaire de Natio, un petit village à quelques encablures de Korhogo. Après deux échecs au BEPC, elle a interrompu ses études. Le souvenir de son père, auprès de qui elle avait appris la mécanique durant son enfance, l’a motivée à opter pour cette carrière. “J’ai grandi avec mon père mécanicien et de temps en temps il me montrait certains éléments. Je décide alors d’en parler à ma tante chez qui je vivais qui me dit que la mécanique est un métier d’homme et que je n’y excellerai pas” m’a-t-elle confiée. Les propos de sa tante ne l’ont pas démotivée, elle a relevé le défi en s’inscrivant. Aujourd’hui, elle se félicite d’être la meilleure élève, elle qui n’avait plus d’espoir après son échec dans l’enseignement général. « Nous sommes au nombre de cinq (5) filles, nous étions sept (7) à la première année mais certaines ont abandonnées. Je crois fermement que la mécanique est un métier d’avenir. En m’inscrivant, certaines personnes m’ont dit que c’est un métier d’homme. Pour moi, il n’existe pas de métier d’homme, nous sommes tous égaux et avons les mêmes chances sur tous les plans.»

NAWA LA SUPER ÉLECTRICIENNE

Nawa électricienne

J’ai aussi rencontré Koné Nawa, étudiante en troisième année d’électricité bâtiment dans le même établissement.Durant nos échanges, elle m’a révélé qu’elle a toujours été passionnée par l’électricité et a tenu à s’y former malgré les stéréotypes et les railleries de son entourage :« Je n’étais pas une excellente élève à l’école. J’ai toujours été passionnée par l’électricité. J’ai connu beaucoup de raillerie du fait de mon genre, certains me disaient que je n’allais pas pourvoir tenir plus de deux ans et que seul les hommes étaient prêts pour ce genre de métier et que je devais me retourner vers la coiffure ou la couture. J’ai répondu que s’il existe des hommes coiffeurs et couturiers, pourquoi il n’existerait pas des femmes électriciennes ? »

Nawa a subi pas mal de pression à cause de son choix de carrière.
Avec ses amies de classe, elles ont tenu à relever le défi d’être des filles électriciennes aussi compétentes que les garçons. Elle a même reçu le prix de la meilleure élève de la filière, devant 42 garçons en 2022.
«Nous sommes en 2023, et aucun métier n’est réservé uniquement aux hommes, je suis la mieux placer pour le dire ; nous avons les qualités et l’intelligence pour. »
Avant même d’être diplômée, elle reçoit de multiples sollicitations qui lui permettent d’arrondir ses fins de mois.
Son sourire m’a convaincu que la révolution est en marche.

Les filles aussi peuvent exercer tous les métiers qu’elles souhaitent.
Elles sont mêmes au-devant de la course pour l’éradication des inégalités professionnelles à KORHOGO.