Éducation
January 23, 2025
Koné Idriss Junior

Filles déscolarisées, futures leaders : 2e partie

En Côte d’Ivoire, la déscolarisation et la non scolarisation des jeunes filles demeurent des enjeux majeurs qui entravent leur développement individuel et le progrès du pays. Cette réalité, loin d’être anodine, engendre des conséquences graves et durables qui touchent non seulement les jeunes filles elles-mêmes, mais aussi l’ensemble de la société.


Parmi les conséquences les plus préoccupantes, on peut citer la pauvreté, les mariages précoces, les violences basées sur le genre et les problèmes de santé. Privées d’éducation, les jeunes filles sont plus susceptibles de vivre dans des conditions de précarité économique, de se marier trop tôt et d’être victimes de violences physiques et sexuelles. Elles sont également plus exposées aux maladies et aux complications liées à la grossesse et à l’accouchement.

Credit photo: Joel Sawadogo


Heureusement, des initiatives prometteuses se déploient pour lutter contre ce fléau. Le programme d’appui à la formation et à l’insertion des filles déscolarisées et non scolarisées, initié par l’UNICEF en partenariat avec Save the Children et financé par la KOICA, en est un exemple concret. Ce programme offre aux jeunes filles une seconde chance en leur permettant d’acquérir des compétences professionnelles et de s’intégrer dans le monde du travail.
“Quand je porte ma tenue, je me sens trop chic”, confie-t-elle avec un sourire rayonnant.  Kouassi Mien Moh Anne Syntiche, 19 ans que j’ai rencontré le vendredi 03 mai 2024, au CHU de Bouaké, aurait pu se résigner à un avenir incertain. En effet, découragée par trois années d’échecs consécutifs aux examens d’entrée en formation d’aide-soignante, elle était sur le point de renoncer à son rêve de travailler dans le domaine médical.


Lorsque son oncle lui a parlé de ce programme, Syntiche a saisi l’opportunité avec enthousiasme. Elle a intégré la formation d’aide-soignante au lycée professionnel de la mode de Bouaké, où elle a suivi un cursus intensif de deux mois. Grâce à sa détermination et à son assiduité, elle a rapidement acquis les compétences nécessaires pour exercer son métier avec professionnalisme et compassion.

Credit photo: Joel Sawadogo

Aujourd’hui, Syntiche est fière d’être stagiaire aide-soignante au service chirurgical du CHU de Bouaké. Son travail lui procure une immense satisfaction et elle se dévoue corps et âme aux patients, leur apportant des soins et un soutien moral précieux.


L’histoire de Syntiche et de Ramatou ( dans la première partie) est un message d’espoir pour toutes les jeunes filles déscolarisées ou non scolarisées de Côte d’Ivoire et me rappelle à quel point moi aussi j’ai voulu arrêter les études dû à des problèmes de santé. Ces jeunes filles démontrent que, même après des échecs, il est possible de se relever et de réaliser ses rêves grâce à la persévérance et à l’accès à des opportunités d’éducation et de formation de qualité.