Filles déscolarisées, futures leaders : 1ère partie

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En Côte d’Ivoire, la déscolarisation et la non scolarisation des filles demeurent des enjeux majeurs qui entravent l’épanouissement individuel et le développement du pays. Malgré les efforts déployés par le gouvernement et les organisations internationales, le phénomène persiste, touchant un nombre important de jeunes filles et compromettant leur avenir.
Je suis allé à la rencontre d’une jeune fille au quartier Kôkô à Bouaké, Koné Ramatou, 19 ans, qui trace sa propre voie dans un domaine traditionnellement masculin : l’électricité bâtiment. Son parcours n’a pas été facile. Après avoir arrêté ses études en classe de 5e à cause des moqueries de ses camarades et du désespoir de son père, elle aurait pu se laisser décourager. Mais Ramatou avait en elle une flamme inextinguible, un désir ardent de réussir et de s’émanciper.

Sa chance est arrivée lorsqu’elle a intégré le programme d’appui à la formation et à l’insertion professionnelle des jeunes filles déscolarisées ou non scolarisées, une initiative de l’UNICEF mise en œuvre par Save the Children et soutenue financièrement par la KOICA. Ce programme lui a ouvert les portes d’un nouveau monde, un monde où elle pouvait apprendre un métier valorisant et briser les stéréotypes de genre.
Depuis un mois, Ramatou s’épanouit dans son apprentissage d’électricienne bâtiment au quartier Kôkô de Bouaké. Loin d’être intimidée par la difficulté physique du travail, elle s’attaque aux tâches avec courage et détermination. “Elle est courageuse, elle fait les mêmes tâches que les hommes”, s’exclame son patron, admiratif de sa persévérance.
Pour Ramatou, ce métier n’est pas seulement un moyen de subsistance, mais aussi une source de fierté et d’accomplissement. Elle rêve de devenir une “grande femme reconnue” dans ce domaine, inspirant d’autres jeunes filles à suivre leurs aspirations, peu importe les obstacles.

Son exemple est déjà une source d’inspiration pour ses camarades d’apprentissage, comme Ouattara Abraham Quantin Pierrick, 17 ans, qui la décrit comme une “travailleuse assidue, respectueuse et surtout courageuse”. Ramatou est également une fierté pour sa famille, en particulier ses deux frères et sa sœur, qui la voient comme un modèle de réussite et de persévérance.