ESPOIR AU FEMININ

Autres articles
Dans un monde en perpétuelle évolution où les frontières entre le masculin et le féminin s'effacent, les métiers traditionnellement masculins s'ouvrent de plus en plus aux femmes. Sékongo Awa, apprenante dans les domaines du froid, du chaud et de l'installation de panneaux photovoltaïques, incarne cette transformation. Dans les régions du nord, il est encore rare de voir des filles dans ces métiers dits "d'hommes". Pourtant, grâce au soutien financier de la KOICA et à l’initiative de l’UNICEF, un projet porté par la CARITAS redonne espoir et offre une seconde chance à des jeunes filles ayant quitté le cursus scolaire traditionnel. Ce programme leur permet d'acquérir des compétences techniques précieuses, favorisant ainsi leur autonomie et leur intégration professionnelle.
Ce projet va bien au-delà de la simple formation professionnelle : il symbolise un changement de mentalité et une révolution silencieuse. Sékongo Awa et ses camarades sont les pionnières d'un nouveau paradigme, démontrant que la compétence et la détermination transcendent le genre. En investissant dans ces jeunes filles, le projet contribue non seulement à leur avenir, mais aussi à l'égalité des sexes et à l'inclusion dans des domaines autrefois réservés aux hommes. Ces initiatives ouvrent la voie à une société plus équitable, où chacun peut s'épanouir professionnellement, indépendamment de son genre.

Awa : Volonté et force face aux défis
Awa, 16 ans, cadette d'une fratrie de trois enfants, incarne la détermination face aux défis. Après deux échecs au BEPC et en raison de moyens financiers limités, elle s'était d'abord tournée vers la couture, où elle a passé huit mois. Cependant, grâce à l'intervention de son ancien directeur d'école, qui avait remarqué son potentiel malgré son abandon scolaire, elle a découvert le centre de formation professionnelle de Korhogo. Séduite par le domaine de l'électricité et plus particulièrement par la photovoltaïque, elle a suivi une formation théorique de deux mois, puis un stage pratique de six mois avec un maître artisan.
À son arrivée, elles étaient cinq filles inscrites, mais Awa est la seule à avoir persévéré jusqu'au bout de cette formation exigeante. Sa passion et sa détermination lui ont permis de surmonter les obstacles et de briser les stéréotypes de genre dans un métier traditionnellement masculin. Aujourd'hui, elle se distingue comme une pionnière, prouvant que les limites imposées aux filles peuvent être surmontées avec volonté et force.

A la tâche, elle fait des étincelles
Monsieur Akadjo Pierre, son enseignant à l'école professionnelle, affirme : "Awa est une demoiselle très assidue, ponctuelle et qui suit les enseignements à la lettre. Ce milieu est souvent choisi par les hommes, mais elle fait la différence et montre que dans cette formation, les filles peuvent aussi bien exceller que les hommes." Il souligne également son engagement et son implication exemplaires. Sur les cinq filles inscrites au départ, Awa est la seule à avoir terminé la formation et à s'illustrer comme la meilleure. Son parcours démontre clairement qu'il n'y a pas de barrières infranchissables et que chaque formation est ouverte à tous les genres.
L’histoire d’Awa est une source d’inspiration pour tous les jeunes, indépendamment de leur genre. Elle montre qu'avec de la volonté et de la détermination, il est possible de surmonter les obstacles et de réussir dans des domaines traditionnellement réservés aux hommes. En tant que jeune, je trouve cette situation particulièrement encourageante. Cela prouve que les mentalités peuvent changer et que chacun peut trouver sa place dans le métier de son choix, sans se laisser limiter par des stéréotypes de genre. Cela ne me dérangerait aucunement que ma femme soit dans un métier d’homme. La réussite d’Awa devrait servir d’exemple et encourager plus de jeunes filles à poursuivre leurs rêves dans tous les domaines.