Ado & Jeunes
January 6, 2024
Akanji Musilim

EDUCATION ET HISTOIRE PERSONNELLE : COMMENT CES ENFANTS IVOIRIENS CONCILIENT-ILS LES DEUX ?

Dans un monde où les chemins de l'éducation et de l'histoire personnelle se croisent rarement, l'histoire de Goudjelectcha, Mariam et Ibrahim se dévoile comme un récit captivant. Ces trois individus, résidant dans des villes distinctes, Korhogo et Bouaké, ont entrepris des parcours éducatifs singuliers, révélant ainsi les nuances et les défis auxquels sont confrontés ceux qui cherchent à fusionner leurs expériences éducatives avec leurs récits personnels. Dans cet article, plongeons dans les récits riches et diversifiés de Goudjelectcha, Mariam et Ibrahim explorant la manière dont leurs voyages éducatifs entrent en collision avec les pages de leur histoire personnelle.

Au cœur d'une initiative visant à sensibiliser les mamans sur le travail des enfants, Nous avont eu le privilège de nous entretenir avec Goudjelectcha, une petite fille de 6 ans en classe de CP1...(Retrouvez l'intégralité de la première partie sur Child's right via ce lien: https://wwwchildsprotect.blogspot.com/2024/01/education-et-histoire-personnelle.html

Mariam, 8 ans, vendeuse de poisson frais à Bouaké

📸 Oke Michael / U-Report Bouaké

Mariam est une fillette qui habite à Bouaké, la deuxième plus grande ville du pays. Elle vend du poisson frais dans les rues, pour le compte de sa tante. Elle n’a jamais été à l’école, car ses parents ont décidé qu’elle devait apprendre le métier de commerçante.

Nous avons croisé Mariam lors d’une campagne de sensibilisation contre le travail des enfants le 11 novembre 2023 à Bouaké. Elle était accompagnée de deux autres filles, Awa et Julie, qui vendaient aussi de l’eau et du poisson. Elles nous ont dit qu’elles trouvaient normal de travailler, car c’était ce qu’on leur avait appris. Elles ne savaient pas qu’elles avaient le droit d’aller à l’école, et de jouer comme les autres enfants.

Mariam nous a avoué qu’elle n’aimait pas ce qu’elle faisait, et qu’elle aurait voulu apprendre à lire et à écrire. Elle nous a dit qu’elle admirait les enfants qui allaient à l’école, et qu’elle espérait pouvoir y aller un jour.

Mariam fait partie des nombreux enfants qui sont privés d’éducation en Côte d’Ivoire. Selon l’UNESCO, le taux de scolarisation dans le pays est de 77 % pour le primaire, et de 40 % pour le secondaire. Les causes de la déscolarisation sont multiples : la pauvreté, les conflits, les discriminations, etc.

Ibrahim, 6 ans, enfant talibé à Bouaké

📸 Oke Michael / U-Report Bouaké

Ibrahim est un petit garçon qui vit à Bouaké, dans le quartier de Belle-ville. Il n’a pas de foyer, ni de famille. Il fait partie des enfants talibés, qui sont confiés à des maîtres coraniques, et qui sont obligés de mendier dans les rues.

Nous avons rencontré Ibrahim lors d’une campagne de sensibilisation contre le travail des enfants le 31 octobre 2023 à Bouaké au marché d’Air France, où il errait pieds nus, à la recherche de quoi manger. Il nous a dit qu’il venait du Mali, et qu’il vivait chez un tonton qui lui avait promis qu’il irait à l’école. Il nous a dit qu’il était venu dans ce marché avec dix autres enfants, et qu’ils se séparaient pour mendier. Il a également affirmé: «Je ne sait ni lire, ni écrire, ni compter».

Ibrahim fait partie des milliers d’enfants talibés qui sont victimes de traite et d’exploitation. Selon Human Rights Watch, plus de 50 000 enfants talibés sont exposés à des violences, des abus, et des négligences dans la région du Sahel. La plupart d’entre eux n’ont pas accès à l’éducation formelle, ni à la protection de l’enfance.

Ces trois histoires nous montrent que l’éducation n’est pas un acquis pour tous les enfants, et qu’elle est souvent compromise par les circonstances de la vie. Elles nous montrent aussi que ces enfants ont des rêves, des aspirations, et des droits. Elles nous invitent à réfléchir à la manière dont nous pouvons contribuer à améliorer leur situation, et à leur offrir un avenir meilleur.

Et vous, que pensez-vous de ces témoignages ? Quelles actions pouvez-vous mener pour soutenir l’éducation des enfants en Côte d’Ivoire ? N’hésitez pas à partager votre avis et vos suggestions dans les commentaires. Et si vous avez aimé cet article, n’oubliez pas de le partager sur les réseaux sociaux. Merci de votre attention !